Journées porte ouverte le samedi 30 et dimanche 31 août 2008
La Fédération Archéologique du Loiret et l’université François Rabelais de Tours vous proposent la visite du chantier archéologique de Batilly.
Les Perrières à Batilly-en-Gâtinais :
> une résidence aristocratique de la fin de la période gauloise (IIe-Ier s. av. J.-C.)
> Le site des Perrières à Batilly était déjà connu par les photographies aériennes réalisées par Dominique Chesnoy, qui a longuement survolé le Gâtinais. Il a été fouillé par Sophie Liégard (Inrap) dans le cadre de l’Autoroute A19 et fait l’objet d’une fouille école de l’université François Rabelais de Tours en collaboration avec la Fédération Archéologique du Loiret à partir de cette année.
Dans son ouvrage sur la Guerre des Gaules, César évoque à de nombreuses reprises l’existence d’une puissante aristocratie gauloise, qui siège dans les différents sénats de leur cité, et dont sont issus des Magistrats comme le Vergobret, magistrat suprême élu pour un an. On retrouve ces aristocrates formant la fine fleur de la cavalerie gauloise et dont les sépultures peuvent être tout à fait prestigieuses. Mais où habitent-ils, et quelle sont leurs activités en temps de paix ? Le site de Batilly permet de donner une première réponse. La plupart de ces aristocrates étaient avant tout de grands propriétaires terriens, tout comme leurs homologues romains d’ailleurs. Ils possédaient ainsi une ou plusieurs résidences rurales, dont les plans et l’importance sont tout à fait comparables aux riches villas gallo-romaines des siècles qui ont suivi.
La résidence de Batilly en est actuellement un des meilleurs exemples. Situé en territoire Sénon, en limite du territoire des Carnutes, le site se compose d’un enclos quadrangulaire de 150 par 120 m, délimité par un fossé de 6,50 m de large pour une profondeur de 3,50 m. Cet enclos se caractérise par une subdivision régulière de l’espace en quatre bandes d’une trentaine de mètres de large, marquées par des palissades. Le passage de ces palissades se faisait par l’intermédiaire de tours porches monumentales reposant sur 12 poteaux. L’entrée de cet enclos principal se faisait par une tour porche encore plus importante, qui n&rsq uo;avait rien à envier aux portes des oppida contemporains. Plusieurs bâtiments ont été fouillés. Bien que construits en bois et torchis, ils possédant des plans complexes, et une taille qui sortait de l’ordinaire. Le torchis peint à décor floral, utilisant des pigments exotiques comme le bleu d’Égypte, obtenu à partir du minerai de cuivre et importé du bassin méditerranéen, montre bien le luxe qui devait revêtir cette résidence.
Cet ensemble se trouve à l’extrémité d’un enclos plus vaste d’une longueur minimum de 370 m sur une largeur de 250 m. Il est précédé d’une vaste esplanade de 170 x 150 m, entourée de plusieurs bâtiments de stockage ou liés à l‘artisanat. À l’arrière de ce second enclos, la fouille a révélé cinq inhumations en position assise, qui diffèrent totalement des sépultures contemporaines et donc le sens est à rechercher parmi les gestes rituels.
L’aspect aristocratique se retrouve également dans le mobilier archéologique associé. Les restes de plus de 200 amphores, dans le col avait été sabré, et une faune sélectionnée attestent que des banquets ont été organisés dans l’enceinte de ce site. Ces banquets avaient une forte connotation sociale, et étaient offerts par les grands aristocrates à leurs clients et leur entourage.
Nous ne connaissons malheureusement pas le nom du propriétaire de ce site mais on peut imaginer que Acco ou Drappès, grands notables sénons et héros de la résistance à César, ont pu vivre dans une résidence similaire.
Stephan Fichtl
Le samedi 30 et dimanche 31 août 2008 de 10h à 17h
Accès : De Batilly-en-Gâtinais, prendre la direction de Barville-en-Gâtinais.
Entrée Libre
J'ai fait un topic indépendant avec ton sujet Tessonaille, ce sera plus pratique. Flore